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Dessins de J.-H. Fragonard au Louvre

Exposition au Musée du Louvre du 3 décembre 2003 au 8 mars 2004

Laissez-vous tenter par une petite escapade au Louvre et allez voir les dessins de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Ces quarante-six dessins sont accrochés dans deux petites salles du Louvre de l’Aile Denon, sobrement éclairées.


Vous ne trouverez pas les fameux tableaux peints de Fragonard mais vous vous évaderez dans l’univers cotonneux des dessins du maître. Fort d’une éducation artistique italienne, J-H Fragonard, grassois d’origine, enchaîne les techniques : il utilise tour à tour puis simultanément la sanguine, le lavis brun, la pierre noire. Les objets de ses dessins sont divers même si on note une préférence pour l’humain. Le paysage est représenté en tant que tel seulement deux fois, à travers d’une part l’Édifice sur la Via Appia et d’autre part la Vue du Palais Doria à Gênes. Pour le reste des dessins affichés, la scène picturale s’agence autour de l’humain, que cet humain soit un laïc, Homme assis sur une pierre ou un saint, Saint Jérome, d’après Langetti.

L’agencement de l’exposition retrace le parcours de cet artiste hors pair. Le trait est tantôt précis et sec, tantôt plus flou, plus figuratif, et l’impression générale dégagée de l’observation de ces dessins est un mélange de douceur et de réalisme. Le visiteur s’arrête d’abord sur quelques drapés, dont une Figure drapée, assise, tournée vers la droite, réalisée à la sanguine qui témoigne de la maturité du trait du jeune peintre, prix de Rome en 1752, élève de l’Académie de France. De retour en Italie, Fragonard croque quelques éléments de l’architecture italienne, dont la Via Appia. Il s’applique aussi à la réalisation d’études de têtes, à la pierre noire, où la douceur du trait happe le visiteur. Les têtes humaines se confondent presque avec l’animal, dans leur dynamisme, leur force. La première de ces études présentée est un groupe de onze figures attaquées par un lion et le rapprochement par le trait du dessinateur de l’humain et du lion hante le visiteur.

Fervent admirateur des grands maîtres flamands du Siècle d’Or, Fragonard livre ensuite des copies personnelles des œuvres de ces grands maîtres ; Rubens est un de ses artistes d’élection, dont il copie à la pierre noire lLe Couronnement de sainte Catherine. Suivent quelques scènes de la vie quotidienne mettant en scène des quidams, dans lesquelles l’influence de l’Orient est perceptible, comme dans le Turc assis sur des coussins. Fragonard affectionne particulièrement les portraits mais en revanche, le visiteur ne trouve que peu d’autoportraits de l’artiste : seule une série des trois autoportraits est visible. Enfin, Fragonard laisse quelques illustrations, destinées à orner le Don Quichotte de Cervantes et le Roland Furieux de l’Arioste. Ces illustrations se distinguent par la force, la rapidité et la justesse de leur trait, qui contraste avec la lente précision des autres dessins.

L’exposition est courte et tolère certainement d’être mêlée à une visite plus longue du Louvre. Ici, le Musée du Louvre se contente de regrouper et de faire remonter son fond lors de cette petite exposition temporaire ciblée. Le visiteur pourra judicieusement compléter cette petite exposition par la visite des Peintures de Fragonard , des collections permanentes, situées dans l’aile Sully, au 2ème étage, salles 48 et 49, et par la visite des Miniatures de Marie-Anne Fragonard, exposées dans le couloir des poules, aile Sully, 2ème étage, salle 42.

par Aurore Rubio
Article mis en ligne le 28 février 2004

Informations pratiques :
 artiste : J-H Fragonard
 dates : du 3 décembre 2003 au 8 mars 2004
 lieu : Musée du Louvre, aile Denon, 1er étage, salles 9 et 10 (salle Mollien)
 tarif : prix d’entrée pour le musée (8,50 euros ou 6,50 euros en tarif réduit), donne accès à l’ensemble du musée, gratuit pour les moins de 18 ans
 renseignements : 01 40 20 53 17 ou site internet du musée du Louvre