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Entretien avec Stéphane Ferrand, rédacteur en chef du Virus Manga

Dans le paysage de la presse manga, le Virus se distingue par sa passion exclusive pour les bulles et les jolies cases. A l’heure où la mode est au traitement du manga mixé à de l’animation, voire de la J-pop et des considérations sur les modes et la société japonaise, le détour s’impose pour comprendre la démarche, la logique et les ambitions de ce magazine.


Stéphane Ferrand et Sébastien Langevin, co-rédacteurs en chefs, sont issus de la génération Goldorak. Leurs itinéraires s’étaient croisés à plusieurs reprises, en particulier à feu le magazine d’actualité BD Bachi-bouzouk. Ils se sont retrouvés à AnimeLand, où Stéphane Ferrand fut le rédacteur en chef du site internet pendant 3 années, alors que Sébastien Langevin effectuait des piges tant pour AnimeLand que pour animeland.com. C’est alors qu’ils ont créé le Virus Manga pour le compte de la société Anime Manga Presse.

Stéphane Ferrand, après une formation aux métiers du livre fut éditeur, directeur d’une collection de romans SF chez Hachette et consultant pour Havas, avant de faire un passage par le métier de distributeur BD, et finalement d’en venir au journalisme BD.

Cet entretien est donc non seulement l’occasion de parler de son magazine avec un rédacteur en chef passionné qui prend très à coeur son projet, mais aussi l’opportunité de discuter de la culture manga avec un spectateur aux premières loges de son expansion en France.


(JPEG)Bonjour Stéphane Ferrand, pouvez-vous, présenter en quelques phrases le Virus Manga, pour les personnes qui ne l’ont encore jamais ouvert ?

Le Virus manga est un magazine sortant une fois tous les deux mois, à la date du 26, et traitant de l’actualité du manga en France et au Japon. News, dossiers, articles agrémentent la compréhension de ce média et précèdent le Guide de lecture qui tente de chroniquer par avance les titres à sortir en français. Nous désirons proposer un travail journalistique d’étude et de compréhension du manga, intéresser les lecteurs fans sans fermer la porte aux lecteurs intéressés mais n’ayant pas de connaissance sur le sujet. Nous voulons donc un magazine qui fasse avancer non seulement la compréhension du manga, mais aussi qui développe le lectorat du manga en France.

Dans l’édito du numéro 4, Sébastien Langevin, co-rédacteur en chef, détaille à quel public s’adresse spécifiquement le Virus Manga. Pourquoi en parler seulement au numéro 4 ?

Nous en avons parlé diversement, lors d’interviews, d’articles parus à notre sujet, ou lors des multiples annonces que nous avons fait lors de chaque sortie du magazine. Le Virus désire réussir à intéresser tous les publics, par une proposition multiforme qui permet de présenter la richesse et la diversité du manga. Nous ne voulons pas faire un magazine qui ne traite que du shonen ou que du shojo, cela existe déjà, et notre but n’est pas de faire ce qui est déjà fait, mais bien d’apporter quelque chose de différent aux lecteurs les plus curieux.

D’après cet édito, le Virus Manga est une lecture où tous les publics du manga peuvent trouver leur compte à différents niveaux, qu’ils soient occasionnels, très intéressés, ou même passionnés. Comment concevez-vous le magazine pour satisfaire ces différents niveaux de lecture ?

C’est un exercice difficile mais pas impossible. D’une part nous parlons de manga comme nous parlons de BD. Des années d’observation et de rencontres nous ont permis de comprendre que beaucoup de public serait intéressé par lire du manga mais ne le fait pas car ils pense ne rien comprendre à une culture japonaise qui n’est pas la leur. Nous voulons montrer à ce public que le manga est une BD comme les autres, avec ses auteurs, ses techniques, ses particularités certes, mais parlant de sujets qui concernent tout le monde. Au public fan, nous proposons une vision différente de ce qu’il a l’habitude de lire sur le shonen par exemple, un point de vue aussi différent, une manière d’aborder le manga dans sa culture, sa réalité en matière de diversité et un travail précis, pointu et de qualité.

Le rythme bimestriel du magazine n’est-il pas un handicap dès lors que vous cherchez à traiter l’actualité, très dense, du manga ?

Immanquablement ! Nous aurions préféré être mensuels et bénéficier de plus de pages. Mais il faut savoir s’adapter à la réalité. La société éditrice d’AnimeLand n’est pas une multinationale, a des budgets limités (d’autant que le travail fait sur le site Internet est en accès gratuit). Bien entendu, le rythme de parution et le nombre de page ira en s’améliorant dès que les recettes du Virus seront suffisantes, notre but étant de progresser en qualité et en quantité. Entre temps, nous arrivons à traiter une actualité explosive, reste à pouvoir multiplier les articles afin d’être encore plus « découvreurs ». Ensuite traiter l’actualité est aussi une question de choix. Dans le guide nous essayons d’être exhaustifs, pour qu’à la fin d’une année, le lecteur ait pu avoir des chroniques sur tous les titres sortis, mais dans les articles et dossier, nous ne cherchons pas à parler de tout, mais à parler de ce que nous avons trouvé intéressant, original, pertinent.

Par rapport aux autres titres de la presse qui parle de la culture manga (au sens large) comment se situe le Virus Manga ? Quelle est son originalité ?

Et bien, précisément nous n’abordons pas la culture manga au sens large comme nos concurrents. Notre ligne rédactionnelle, nous l’avions avant de lancer le magazine, en partant de la constatation qu’un magazine étudiant le manga seul, donc la bande dessinée dirons nous, restait à créer. Tous les magazines traitent d’un peu de tout (animation, culture, romans, musique, films live...). A l’époque, seul Manga spirit avait une ligne définie autour du manga (nous regrettons d’ailleurs que depuis Manga spirit se soit excentré vers les sujets périphériques). S’il fallait appeler un référent à notre démarche, disons que feu Mangazone est ce qui s’en rapproche le plus. Néanmoins, nous avons voulu aborder le problème de manière inversée. Classiquement, un magazine se monte autour de spécialistes de manga qui se mettent à faire du journalisme. Nous avons privilégié une équipe de journalistes, qui se met à étudier le manga. Voilà pourquoi nombre de nos rédacteurs sont avant tout des journalistes spécialisés BD. Des gens qui ont acquis les techniques et la rigueur inhérentes à ce métier. Nous avons mixé le tout avec notre bonne brochette de spécialistes manga. Nous essayons d’être très rigoureux sur l’écriture des textes, les informations transmises et les techniques de travail, nos journalistes deviennent petit à petit des spécialistes manga, nos spécialistes manga deviennent petit à petit des journalistes confirmés. Saupoudrez le tout d’une équipe japonisante, basée en France et au Japon pour une bonne compréhension de cette culture et il ne vous reste plus qu’à donner le ton. Ce ton, nous le voulons enlevé, personnel, polémique parfois, honnête toujours, mais ayant le courage de dire les choses quand il le faut, au-delà des pressions. Ce ton, nous le voulons avant tout professionnel, mature et responsable, car nous avons le respect des œuvres que nous étudions et des lecteurs qui nous lisent. Ce ton est peut être l’originalité du Virus, cette originalité vient aussi du fait que nous essayons de chroniquer tout ce qui parait en France, que nous essayons de donner ces chroniques bien avant la sortie des volumes. L’originalité c’est peut être aussi d’aborder les articles de manière accessible, de ne pas donner dans le commercialement correct qui a tant nuit à l’image du manga, mais de ne pas tomber non plus dans l’excès d’intellectualisme, qui me semble être un nouveau danger du manga. Pour nous, le manga est un tout. Notre mission est de rendre compte de ce tout, de mettre en avant le meilleur de ce tout (même dans le « commercialement correct » il y a de très bonnes choses) et de le rendre accessible au plus grand nombre en en parlant de manière simple mais efficace, honnête en somme.

(JPEG)Dans le numéro 4, le Virus Manga a publié le premier chapitre de Say Hello to Black Jack, le nouveau manga phare de Glénat. Etait-ce une opération ponctuelle, ou alors les lecteurs peuvent-ils s’attendre à voir revenir de tels chapitres à chaque numéro ? Quel est l’apport d’une telle publication au Virus Manga ?

L’apport d’une telle publication est bien divers. D’une part, c’est un boost de notoriété, le fait d’avoir réussi à passer ce cahier central sans augmenter le prix est une bonne démarche pour notre image, cela donne le ton que je veux apporter : toujours de la nouveauté dans ce magazine, mais sans faire payer le lecteur. Il y aura probablement d’autres projets qui imposeront une augmentation de prix (on ne jongle pas éternellement avec les colonnes de chiffres, il y a des réalité qui ne peuvent plier), mais tant que faire se pourra, je limiterai au maximum. Après ce n’est donc, vous le comprenez, pas seulement qu’un apport, c’est aussi un coût et donc un risque. Nous ne voulons pas faire de prépublication, le premier chapitre d’une série que nous apprécions et qui n’est pas encore sorti nous semble suffisant, dans l’acceptation de publier des titres venant de tous les éditeurs, afin de ne pas être "affilié" à un seul d’entre eux.

Chaque Virus Manga se caractérise par un dossier au thème original. Comment en choisissez-vous les thèmes ?

Il y a plusieurs voies à cela. En premier lieu, un magazine comme le notre qui désire expliquer le manga en détail à un public encore demandeur s’impose un certain nombre de sujets de dossiers. Ainsi le dossier sur les genres du numéro 03, il fallait le faire assez vite car primo c’est essentiel pour pouvoir parler de shonen, shojo, seinen et que notre public saississe bien ce que nous disons. Secundo car il est bon de rappeler avec des angles divers les réalités d’un milieu que nous découvrons de plus en plus. Par ailleurs, nous essayons de proposer des dossiers originaux, d’où l’on tirera des conclusions nourrissant la réflexion. Ainsi le dossier France dans les manga nous a aussi intéressé car personne ne l’avait fait. D’une manière générale, nous lisons toute la presse du milieu et voulons à chaque numéro du Virus, proposer des œuvres et des articles, dossiers, traitements différents de ce que l’on connaît déjà. Je ne dis pas que mes concurrents font un mauvais travail, que cela soit clair, je dis juste que cela ne m’intéresse pas de faire la même chose que tout le monde. Enfin, nous observons les différents sujets qui peuvent d’une part s’inscrire dans une certaine réalité (sortie de film au cinéma, actualité du manga, particularité d’un genre etc...) et d’autre part de suivre avec attention les demandes du public.

Ces dossiers sont en règle générale très construits, avec des articles qui intègrent des réflexions sur la société, l’histoire ou l’art, le tout articulé aux manga. Pourquoi ne pas donner à ces dossiers un espace plus important pour améliorer encore leur qualité ?

Parce qu’il n’y aura jamais assez d’espace pour parler totalement d’un sujet. C’est la base même du journalisme en fait. Un article c’est quoi ? Un article c’est un angle ! Sinon ça fait 700 pages et c’est une thèse. Un angle c’est un point de vue choisi pour sa pertinence et par lequel on étudie l’œuvre, le sujet. Et bien un dossier c’est la même chose mais en plus gros. Chaque sujet de dossier vaudrait un hors série en soi. A une autre époque, j’avais écrit pour le site Net du journal Le Monde. L’idée était un dossier SF. Basiquement, j’ai commencé par faire un relevé de champ d’étude. Et bien sûr je me suis retrouvé avec une vingtaine d’auteurs, une quarantaine de sujets. De cela je pouvais retirer une dizaine de dossiers, sans compter que l’on pouvait faire des dossiers auteurs. Vous voyez, il faut bien faire des choix. Ce choix, c’est l’angle d’attaque du dossier. Et puis soyons clair et honnête : Qui, en France ou même au Japon, qui peut se targuer de connaître tout de cette culture multiforme et dont les œuvres se compte en dizaines de milliards de volumes au point de livrer un dossier dit « complet » ? Nous n’aurons pas cet orgueil, et préférons garder un esprit artisan, évoluant au fil des mois, au fil des Virus vers cette mythique exhaustivité. Par contre, nous essayerons toujours de proposer des angles périphériques à nos sujets, afin de les aborder dans une acceptation plus vaste. Ainsi, ouvrir le dossier sur la France par des articles culturels nous a semblé important.

Le dossier du Virus Manga 3 évoquait les principaux genres qui structurent la publication des manga. Cependant, il n’évoquait pas véritablement la question de leur transmission dans le paysage éditorial français. Pensez-vous que les genres puissent être perçus de la même manière par le lecteur japonais, qui lit ses manga en premier lieu dans des mangashi (avec plusieurs séries, donc), et par le lecteur français, qui découvre ses manga en volumes reliés ?

Les deux pays sont différents dans leur façon de produire et de consommer les manga, c’est évident, nous avions bien abordé le sujet dans le dossier que vous citez, mais de manière trop succinte visiblement. Il faut prendre des distances avec ces genres, encore une fois, c’est une nomenclature éditoriale, mais le lectorat lit ce qu’il veut, au Japon comme en France.

A titre personnel, comment appréhendez-vous le phénomène manga et Japanime en France ? Quelle est la place que le manga (au sens large) a pris dans la culture française, et que lui apporte-t-il ?

Personnellement je pense que le Japon (l’Asie en général) est notre nouvelle culture d’importation. Lorsqu’au sortir de la seconde guerre mondiale, la culture US débarqua en France, elle devint cet exotisme qui lui permit de s’imposer dans la cuisine (fast food) dans le vêtement (jeans) dans la BD (comics) dans la musique (le rock) etc... Notre génération est née dans un pays où cette culture US était déjà bien installée, donc pas d’exotisme pour nous. Bon an mal an, c’est vers l’Asie que nous nous sommes tourné, jusqu’à en 20 ans, importer la cuisine (resto chinois et jap) les vêtements (kimono ou futon si l’on va jusqu’au mobilier) la BD (le manga) et la musique (la J-pop). La génération future sera probablement intéressée par l’afrique, nous verrons. Ceci est un avis personnel et non une théorie validée.

Quel regard portez-vous sur le marché du manga de ces deux dernières années ? Assiste-t-on à une montée en puissance progressive, ou à une bulle qui sera amenée à désenfler tôt ou tard, pour trouver son rythme de croisière ?

Nul ne peut aujourd’hui savoir, tant que les résultats des activités 2004 n’a pas été fourni. Trop de choses ont bougé cette année, et il faut attendre un peu avant de savoir où l’on va. Personnellement je penche plutôt pour une saturation... à suivre.

Quelle est l’importance d’une convention comme la Japan Expo pour la culture manga en France ? Et quels sont les enseignements que vous avez pu retirer de la dernière ?

Japan expo est un rendez vous incontournable notamment parce qu’il ne traite pas que de manga ou d’animation. Le talent de ce salon est de rassembler tradition et modernité, à la japonaise donc. Le dernier Japan-Expo nous a semblé intéressant dans sa formule générale mais décevant sur le manga. Nous connaissons néanmoins les difficultés inhérentes au fait de bâtir un tel salon, et les problèmes rencontrés pour faire venir des auteurs, donc nous ne sommes pas trop sévères. Mais ce sont des barrières qu’à l’avenir Japan devra abattre pour passer à une époque supérieure de son histoire.

Lors de la Japan-Expo, Katsura a refusé les interviews avec la presse spécialisée pour ne s’adresser qu’à la presse généraliste. En tant que média spécialisé, que pensez-vous de ce choix ?

Nous avons l’avantage de connaître la presse de notre pays, et ses acteurs. Nous souhaitons à M. Katsura de réussir. Pour notre part, nous ne voyons pas de problème particulier dans ce choix, surtout après sa conférence de presse où il déclara n’avoir pas d’intérêt pour le manga, ce qui ne donne pas vraiment envie de pousser l’expérience.

Quelle importance peut avoir internet dans la culture manga ? Est-ce qu’internet est uniquement un relais, et un volet de celle-ci, ou alors un noeud incontournable ? Comment évaluer l’impact de la pratique des scanlations et du fansub ?

Selon moi, Internet a révolutionné l’accès à la culture d’une manière générale et le monde des manga en particulier. Avant toute chose, les centaines de fans ont trouvé avec le Net une voie pour trouver des informations et les échanger. La connaissance du public s’en est trouvée très fortement accrue. De là, nombre de gens ont créé des sites internet de fans de manga et d’anime, ce qui a fixé et cristalisé une soif de connaissance importante. les forums desdits sites permirent à la passion de se nourrir de l’indispensable partage sans quoi la passion n’est pas grand-chose. Enfin, les divx et scanlations ont popularisé la découverte de titre et permis, je pense, à nombre d’éditeurs un peu rusés de définir plus exactement les séries intéressantes à acheter. Les scanlation ont popularisé la connaissance et l’intérêt pour le manga, c’est indéniable. Et je pense que pareillement, les éditeurs ont trouvé là un très passionnant terrain de « test » quant à savoir quoi éditer. Mais de là à dire que les scanlations ont généré les achats de droits cela me semble encore trop rapide comme vision. Car même si tout le monde parle d’un titre, même si l’éditeur français veut acheter ce titre l’éditeur japonais n’est pas forcément ok pour le céder ou cela dépend de la négociation. Donc ça joue, mais ce n’est pas totalement déterminant pour comprendre ce qui sort en français.

Le grand public a longtemps eu une image réductrice du manga, assimilé au shônen, dont les codes étaient souvent mal compris. Cette image a-t-elle évoluée ?

L’image évolue plus vite que la connaissance. Le grand public ne connaît pas plus les manga, mais il en a une image plus mesurée. Un élément fondamental a joué en notre faveur : la programmation des anime au cinéma qui a été de longue date de qualité. L’image de l’anime étant meilleure, l’image du manga l’est aussi puisque il y a encore chez le grand public amalgame entre les deux. Mais bon, on ne fait pas évoluer des mentalités rapidement, ou alors il faut percer la télévision, qui, reconnaissons le, est le vecteur par lequel une chose est connue ou pas, une chose est bien vue ou pas.

Quel peut être l’impact sur la culture manga de la publication de plus en plus de manga "d’auteurs" comme ceux de Taniguchi, Matsumoto Taiyo ou encore Adachi dont de nouveaux titres sont attendus chez Glénat pour la rentrée ?

C’est un peu compliqué. Je pense que c’est une erreur de considérer Taniguchi comme faisant du manga d’auteur. D’abord parce que lui-même refuse cette dénomination, ensuite parce que sa réalité éditoriale démontre qu’il a en cela raison. Taniguchi a fait de tout, SF, aventure, fantasy, historique etc. Il sait se coller aux canons d’un genre lorsqu’il crée et n’entends pas forcément revendiquer un style différent. Par contre c’est un excellent ouvrageur.

Quels sont les titres de manga qui vous intéressent le plus, et pourquoi ?

J’ai cette coquetterie d’acheter mes manga moi-même (je refuse que l’on m’envoie des SP personnels). Ainsi, je dois me faire mon propre budget de dépense, comme tout acheteur de manga. Or je suis un consommateur assez ouvert, besogneux sur Hunter X Hunter, One piece par exemple dans le shonen, fasciné par Matsumoto Taiyo, Coq de combat, Vagabond, 20th century boys, Monster, Banana fish, Asatte dance, GTO. J’aime beaucoup les délires de Kimmengumi, la SF de Gunnm, le génie de Tezuka, l’originalité de Stratège, l’art narratif de L’homme qui marche, la précision historique d’Au temps de Botchan, l’intelligence de Nana, les délires de Fruit basket, le témoignage de Gen d’Hiroshima, et surtout, mon préféré, mon idole, mon maître, mon dieu : Gon de Tanaka. La liste est longue...

Et enfin, même question pour les anime ?

Bon an mal an, je vais passer mes 33 ans bientôt, et j’avoue que si DBZ me fatigue, je revoie encore parfois des épisode de DB avec un plaisir assumé, je me replonge aussi dans mes vieilleries d’enfance, mais je consomme goulûement du Ghibli, évidemment, du Gonzo animation, que j’apprécie beaucoup, avec un faible pour la créativité et la réflexion générée par Gainax. Ajouttons Kon satoshi, Otomo, Oshii, pour les grands maîtres. J’ai moins l’occasion d’en voir à partir du moment où je ne travaille que le manga, mais je continue à me tenir au courant grâce à de bons contacts au Japon.

par Pierre Raphaël
Article mis en ligne le 4 septembre 2004


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