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Hard Groove : avec the RH Factor, Roy Hargrove invente le renouveau du jazz

Hargrove, le trompettiste visionnaire...

Trompettiste émérite, Roy Hargrove contribue grandement à redéfinir le jazz, à en travailler la matière, la plastique. Son dernier album, The RH-Factor sorti chez Verve est un petit bijou sonore : subtil mélange de sonorités variées, du hip-hop au smooth-jazz, avec un groove toujours présent. Gageons que vous tomberez sous le charme...


Trompettiste innovant, Hargrove nous offre dans cet album un son inédit, une pléïade d’invités de marque à l’instar de la chanteuse Erykah Badu, de Q-Tip ou encore Common D’Angelo, de Meshell Ndegeocelleo pour ficeler son nouveau projet : le collectif The RH Factor.

Sur cet album, Hargrove fonctionne accompagné d’un ensemble musical et nous présente selon Verve an organic musical/street party at the corner of hip-hop and bop. Mais qu’en est-il véritablement ? Ne serait-ce pas là l’occasion de faire un coup de pub et marketing en surfant sur la vague street comme d’aucuns s’y sont essayés ?

Hargrove n’en est pas à son coup d’essai pour ce qui concerne les projets originaux. En 1997, il enregistra un album mêlant les influences cubaines avec le jazz. Crisol : Habana voyait le jour. Or, ce genre de mélange entre d’un côté des influences musicales propres à des pays - Brésil, Cuba, Afrique - et de l’autre un jazz à tendance bop avait été lancé à l’origine par l’un des maîtres du genre : A. C. Jobim.

Aussi, toujours soucieux de conserver au jazz son actualité - et c’est sans doute là l’une particularités de ce projet - Hargrove est allé puiser dans différents horizons musicaux tels que le rap, la soul et le hip-hop, lesquels furent également en leur temps influencés par le jazz. Le résultat ? Un album comportant 14 pistes dont aucune ne ressemble à la précédente, 14 univers musicaux, 14 stases s’éclairant mutuellement et définissant subtilement un album profond, riche et apportant réellement quelque chose au jazz : un son, une densité et une certaine esthétique.

Cette esthétique est parfaitement illustrée par "Poetry" dans laquelle la trompette de Hargrove se fait l’écho de la voix de Badu - d’ailleurs, Hargrove est en guest dans le dernier opus de Badu : comme quoi les synergies... - et crée une ambiance feutrée, veloutée sans pour autant sombrer dans la facilité sonore.

Ainsi, fusionnant les influences, les styles, les voix, les instruments, Hargrove participe à ce renouveau du jazz en ouvrant d’autres perspectives que celles que proposent Guru, Griffin, MJA... Quand on sait que cet album est actuellement en promotion dans la plupart des circuits de distribution, il faudrait être vraiment nain pour ne pas s’offrir cette immersion dans un jazz sensuel et envoûtant.

par Hermes
Article mis en ligne le 1er mars 2004

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