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Travis : The Invisible Band

"Why does it always sing on me ?"

Sortis de l’anonymat après un excellent deuxième album (The Man Who, 1999), ce groupe d’Ecossais s’est fait connaître aux oreilles de toute la planète avec leur tube, "Sing". Ceux qui n’ont jamais entendu son refrain entêtant au cours de l’été dernier ont sûrement dû passer toutes leurs vacances à Vladivostok ou avec des boules Quiès... Le titre de l’album, The Invisible Band, résume l’ambition de Travis : être un groupe invisible, un groupe que l’on entend mais qui ne se montre pas. Comme ces formations des années 60 dont les chansons étaient si fortes qu’elles avaient leur vie propre, au-delà de l’image du groupe.


"Sing" oui, mais pas seulement. Car Travis ne se résume pas à une chanson, loin de là. The Invisible Band regorge de perles et de tubes en puissance. "Side" en est déjà un, mais "Follow the light", "Flowers in the window" (malgré des paroles un peu gnangnan) et surtout "Pipe Dreams" n’ont rien à lui envier. Elles ont comme caractéristique commune un refrain entraînant que l’on connaît rapidement par coeur et qui nous donne envie de chanter à tue-tête sous la douche.

Mais Travis sait aussi composer de belles chansons toutes simples, calmes, épurées, telles "Dear Diary" ou "Last Train", ainsi que des ballades, agréables à écouter et reposantes ("Indefinitely", "Afterglow", "The Humpty Dumpty Love Song"). Tout au long du disque, la musique de Travis est portée par la douce voix de Fran Healy et ses mélodies impeccables. On peut également noter la présence aux côtés de nos quatre joyeux lutins écossais de Nigel Godrich (producteur de Radiohead, Beck, The Divine Comedy...), qui n’est sûrement pas pour rien dans la réussite de The Invisible Band (il était également producteur de leur deuxième album) et de "Sing" (le coup du banjo, c’est lui).

La principale réussite de The Invisible Band est de réussir à conserver la fraicheur de l’album précédent tout en ayant une production plus sophistiquée. Evitant les artifices, Travis et Nigel Godrich sont parvenus à allier la richesse des arrangements et la légereté des compositions. Du coup, des chansons que le groupe n’était pas parvenu à enregistrer de façon satisfaisante jusque là, prennent leur véritable dimension. "Flowers in the window", "Safe" ou "Afterglow", écrites auparavant, trouvent ici une ampleur à laquelle le registre vocal plus étendu de Fran Healy n’est pas étranger. On peut tout de même regretter que les chansons de The Invisible Band soient un peu toujours dans la même veine, pas assez diversifiées. Travis reproduit souvent ici le même schéma, avec une guitare acoustique omniprésente, à la base de quasiquement toutes les chansons. La grande diversité des ambiances, des styles et des sons qui faisaient le charme de The Man Who est ici absente, ce qui nous laisse un peu sur notre faim.

Mais ne faisons pas la fine bouche : The Invisible Band est un excellent disque, procurant beaucoup de plaisir et très agréable à écouter. Travis confirme donc le succès de The Man Who et de son tube "Why does it always rain on me" ? et devient un des groupes majeurs du moment. A suivre...

par Pierrot
Article mis en ligne le 20 mai 2002

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