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Tu vois ce que je veux dire ?, Federica Matta

Exposition à la Maison de l’Amérique Latine à Paris du 22 janvier au 11 mars 2004

Les amateurs des arts d’inspiration sud-américaine peuvent, jusqu’à la mi-mars, aller à la rencontre de Federica Matta et de son œuvre, dans une exposition intitulée « tu vois ce que je veux dire ? ». Issue d’une famille nomade artiste, cette jeune femme française née à Neuilly-sur-Seine, offre à travers l’ensemble de son travail artistique, une synthèse des différentes cultures qu’elle a traversées.


L’exposition se situe pour l’essentiel au sous-sol de la Maison de l’Amérique Latine, lieu qui a vocation à diffuser la culture sud-américaine. On erre dans ce sous-sol, comme perdu au milieu de l’œuvre protéiforme de Federica Matta, à la fois agressive et protectrice, comme peut l’être un souvenir d’enfance.

Federica Matta n’est ni peintre, ni sculpteur, ni dessinateur. Elle est tout et plus que cela. Elle occupe la totalité de l’espace qui s’offre à elle et ne peut s’empêcher d’avancer dans ce même espace, d’aller au-delà, comme avec ses tableaux en relief et ses œuvres de dimensions impressionnantes. Elle récrée l’espace de façon ludique. Sa palette est naïve : le plus beau rose fushia, le plus pur jaune, le plus beau vert clair, le plus bel indigo. Sa peinture en est presque étouffante. Aucun espace n’est laissé vierge. Les couleurs tapent l’œil. On se croirait dans un jardin d’enfant. Federica Matta peint, dessine, elle monte des maquettes, des mobiles, elle sculpte dans son coin et pour les institutions publiques (elle a ainsi crée un « volcan toboggan » pour la Plaza Brasil de Santiago du Chili et elle a décoré une station de métro de Lisbonne). Ses sculptures ne sont d’aileurs pas sans rappeler les géants de Niki de Saint Phalle, exposés récemment sur les promenades publiques. Federica Matta est une touche à tout.

Au delà de cette richesse, l’unité est décelable dans la diversité de l’œuvre de Federica Matta. L’ensemble de ses créations met en scène un monde totémique issu de la mythologie. L’artiste apparaît comme particulièrement réceptive à l’art tribal et aux représentations du divin dans les sociétés. Des diablotins et des iguanes sourient sarcastiquement, la lune et le soleil s’enlacent tendrement : c’est tout un monde animal, animé, que présente Federica Matta, dans lequel les sirènes ont une place de choix. Pour retranscrire ces ensembles, Federica Matta recourt indifféremment à la sculpture et à la peintre et il lui arrive même de peindre ses sculptures ou de sculpter ses peintures, on ne sait plus trop. De la sculpture et de la peinture, Federica Matta extirpe le mouvement. Elle semble fascinée par la mer, l’océan et les vagues. Ces peintures, dessins et sculptures se perdent en courbes ininterrompues, imbriquées les unes dans les autres, infinies, ce qui n’est pas sans rappeler quelques dessins de Jean Cocteau.

Pour observer l’œuvre de Federica Matta, il faut aller au delà de la première impression naïve qui ne peut manquer de frapper le visiteur. C’est un monde fabuleux que la jeune femme crée, un cocon d’enfance. Federica Matta représente cette génération d’artistes sud-américains reconnus sur place et peu ou pas connus en France. Les expositions proposées par la Maison de L’Amérique Latine sont toujours de véritables bijoux en ce sens qu’elles proposent au visiteur de plonger dans la culture sud-américaine et qu’elles donnent à voir l’actualité artistique sur place, difficilement perceptible dans le flot continu de l’art contemporain du 21ème siècle. Encore un endroit où il fait bon aller se rafraîchir l’esprit.

par Aurore Rubio
Article mis en ligne le 6 mars 2004

Légende des images, de haut en bas, logo exclu :
 première image : Les Flammes, encre sur papier
 deuxième image : Jean Cocteau, L’Homme Bleu, marqueterie de laine
 troisième image : Lune et Soleil
 quatrième image : Les Cubes, résine, peinture acrylique et feuille d’or

Informations pratiques :
 artiste : Federica Matta
 dates : du 22 janvier 2004 au 11 mars 2004
 lieu : La Maison de l’Amérique Latine, 217 boulevard Saint Germain, 75017 PARIS. tél 01 49 54 75 00 Métro : Solférino, Rue du Bac. Rer : Musée d’Orsay. Bus : 63 68 69 73 83 84 94
 horaires : du lundi au vendredi, de 11h à 19h
 tarifs : entrée libre

*Rencontre avec Federica Matta autour de son exposition le mardi 9 mars de 18h30 à 20h.

*lien vers le site web de Federica Matta

*site à visiter : La Maison de l’Amérique Latine

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