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Redécouvrir Hollywood

Retour sur les grands cinéastes de l’industrie du rêve

Parce qu’Artelio ne perd pas de vue les classiques sans lesquels l’actualité cinématographique ne serait pas ce qu’elle est, nous vous proposons une étude en trois actes de la grande époque des studios hollywoodiens : John Ford, Frank Capra, Fritz Lang. Ce dernier se voit offrir dès la fin du mois de mars, par les salles Action, une grande rétrospective de sa carrière américaine.


Forte d’une posture post-moderniste pratique ou d’une ignorance satisfaite (libre au lecteur de choisir l’option qui le rassurera le plus), la critique aujourd’hui semble, à quelques exceptions près, ne s’attacher qu’à l’étude des objets filmiques actuels et se débarrasser sans complexe de toute référence au passé. Tragique erreur : si les paris sur tels cinéastes émergents ou sous-estimés, acte fondateur et stimulant du journalisme critique et remède à la muséification universitaire du cinéma, sont plus que jamais nécessaires, il convient également de rappeler que, au cinéma comme dans les autres arts, il existe des hiérarchies de valeurs, des maîtres et des disciples, un enfer, un paradis et un purgatoire. Ce dossier se propose de revenir, à l’occasion d’une rétrospective des films américains de Fritz Lang, sur les grandes figures d’une tradition perdue, histoire de faire la part des choses.

(JPEG)La carrière de John Ford recouvre les deux-tiers du siècle dernier : démarrée au temps du muet, elle conserva, les décennies passant, un sens de l’épique qui jamais ne céda aux sirènes du grand spectacle, préférant déployer une thématique personnelle, souvent intimiste, qui assimila la naissance d’une nation à un enjeu familial. Symbole du classicisme hollywoodien, John Ford demeure ce géant auquel on revient sans cesse, parce qu’en aucun cas il ne s’avère ennuyeux ou intimidant.

(JPEG)Frank Capra fut - et est encore - mal compris, idéalisé comme le furent certains de ses héros, ou dénoncé comme le garant d’une tradition dépassée. Arc-bouté sur une défense populaire (populiste ?) des valeurs démocratiques à une époque où, déjà, la politique sombrait dans l’exposition médiatique la plus outrancière et le cynisme le plus évident. Mélancoliques, contradictoires, les films de Capra méritent d’être redécouverts pour, enfin, en mettre à jour la beauté capricieuse : celle d’un cinéma sentimental qui souffre que le monde ne le soit pas davantage.

(JPEG)Fritz Lang est à coup sûr le plus ambigu de ces cinéastes : ses films américains portent en eux une sécheresse et une brutalité héritées des années noires allemandes. La série B policière fut l’écrin rêvé de ses tragiques prémonitions, à l’issue desquelles les grandes institutions ne se relèvent pas. La logique implacable de ses histoires forme un tourbillon narratif et visuel qui emporte avec lui décors et personnages vers une chute sans fin, où tout espoir de renaissance est banni.


Visitez le site consacré à la rétrospective "Fritz Lang en Amérique", organisée par les Films sans Frontières.

par Guilhem Cottet
Article mis en ligne le 20 mars 2005

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