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Metallica : petite histoire et discographie

Anthropologie des Bay Area Thrashers

Fort de la sortie de son nouvel album St. Anger, Metallica s’embarque maintenant dans une tournée mondiale des stades, avec un passage prévu le 23 juin prochain au Parc des Princes. C’est donc l’occasion pour Artelio de revenir sur la vingtaine d’années de carrière du groupe qui changea la face du metal .


Cliff Burton et James Hetfield en 1982 (JPEG) Groupe mythique de San Francisco, Metallica est considéré comme un des groupes fondateurs du thrash metal [1]. En 1981, le danois Lars Ulrich, un espoir du tennis professionnel installé sur la côte ouest, rencontre James Hetfield, un lycéen qui ne rêve que de monter son groupe de rock avec ses copains : Metallica est né. Bientôt, le groupe compte quatre membres : Lars Ulrich, James Hetfield, Dave Mustaine [2] et Ron McGovney, ces deux derniers laissant bien vite la place à Kirk Hammett et Cliff Burton.

Reprenant des chansons de punk et de new british metal, le quartet ne tarde pas à se faire un nom dans la Bay Area. Ils sont alors repérés par Johnny Z., un producteur indépendant, qui leur permet d’enregistrer leur premier opus, Kill’em All (1983). Leur deuxième album, Ride the Lightning (1984), confirme leur succès et établit un record de vente pour un label indépendant. Même si pour Master of Puppets (1986), c’est une major qui tient les cordons de la bourse, le disque demeure sans concession, et est unanimement considéré comme un monument du heavy metal. C’est à ce moment là que le mauvais oeil frappe : Cliff Burton, le charismatique bassiste du groupe, trouve la mort en Suède dans l’accident du bus qui les conduit en tournée à travers la Scandinavie.

Metallica, période "Master of Puppets" (1986) (JPEG) Abattus mais pas terrassés, ses camarades recrutent Jason Newsted, qui se fait la main sur l’EP Garage Days Re-revisited (1987). ...And Justice for All (1988) s’affirme comme leur premier gros succès commercial grâce au titre phare "One". La chanson rate de peu un Grammy Award [3], qui lui sera décerné l’année suivante. Mais le meilleur reste à venir. Metallica s’entiche du producteur Bob Rock, et enregistre Metallica (1991), le meilleur album de leur carrière (vendu à près de 16 millions d’exemplaires), aussi connu sous le sobriquet de Black Album. "Enter Sandman", "Nothing else matters", "The Unforgiven" sont autant de tubes que les radios passent en boucle. Les Four Horsemen (c’est leur surnom) s’embarquent alors dans une titanesque tournée mondiale qui va durer quatre ans. Le Live Shit : Binge and Purge (1993) témoigne de leurs gigantissimes concerts où ils occupent la scène pendant deux heures et demi...

Il faut attendre cinq ans après le Black Album pour que Load (1996) sorte enfin. Le groupe y joue un hard rock grand public plus mature, qui ne plaît pas à tous les fans des premières heures. ReLoad (1997), qui devait à l’origine constituer un double album avec Load, poursuit sur cette même voie. L’année suivante, Metallica se fait plaisir avec Garage, inc (1998), un double CD de reprises. Peu de temps après, les musiciens annoncent leur intention de faire un concert avec l’orchestre symphonique de San Francisco [4]. Si l’on croit tout d’abord à un caprice de rock stars, le résultat, immortalisé par le brillant S&M (1999), est inespéré. Cette tentative inédite sera ensuite reprise par d’autres groupes, comme Deep Purple, Scorpions, ou Kiss.

(JPEG)

Le groupe compte alors s’accorder quelques mois de temps libre, mais l’affaire Napster vient contrarier leurs projets : Metallica se voit propulsé à la tête du mouvement des artistes inquiets de la libre circulation de leurs chansons sur ce réseau peer-to-peer. En 2001, les Horsemen sont plus fatigués et divisés que jamais. Las de cette véritable machine de guerre qui demande beaucoup de sacrifices personnels et de la mauvaise ambiance qui règne au sein de Metallica, Jason Newsted quitte le groupe [5]. Ebranlé, James Hetfield choisit ce moment pour entrer en cure de désintoxication. La période semble bien noire pour leurs bandmates, qui remettent en question l’avenir de Metallica.

Fin 2002, le groupe commence à travailler sur son nouvel album alors que la place de bassiste est toujours vacante. C’est Bob Rock, le producteur, qui s’occupe de la quatre cordes en studio. Quelques semaines avant la sortie de ce disque, Rob Trujillo rejoint la famille. St. Anger (2003) rompt avec les précédents opus et marque enfin le retour aux rythmes endiablés des débuts !

Metallica en 2003 (JPEG)

Pour un approche explicative du metal et du heavy metal, rendez-vous sur le dossier analytique qu’Artelio consacre à cette musique.


Discographie

(GIF) Kill’em All (1983)  : Premier album de Metallica, et l’un des tous premiers disques de thrash metal. Les riffs s’enchaînent de manière rapide et saccadés pour notre plus grand plaisir. Au menu, le chef vous recommande "Seek and destroy", "No Remorse", "The Four Horsemen".

(GIF) Ride the Lightning (1984)  : L’album qui confirme le talent de Metallica, avec quelques classiques, comme "For whom the bells toll", "Fade to black", "Creeping Death", ou "The Call of Ktulu".

(GIF) Master of Puppets (1986)  : Enorme. Un classique du heavy metal : Metallica réalise un sans faute. Le son est parfait. Les compos également. A écouter : "Battery", "Master of Puppets", "Welcome Home (Sanitarium)".

(GIF) Garage Days Re-revisited (1987)  : EP de reprises à la production très garage. L’on y retrouve des morceaux de Diamond Head, ou des Misfits, que Metallica avait depuis longtemps ajoutés à son répertoire scénique.

(GIF) ... And Justice for All (1988)  : Premier gros succès commercial avec le titre-phare "One", et à quelques bonnes chansons, comme "Harvester of sorrow", "Blackened", ou "To live is to die". L’album est cependant mal produit, et le son de basse ne s’entend quasiment pas.

(GIF) Metallica (1991)  : On ne présente plus le Black Album. Des tubes ("Enter Sandman", "The Unforgiven", "Nothing Else Matters", "My Friend of misery", "Wherever I may roam", ...), un son nickel (l’album est produit par Bob Rock), soutenu par plus de trois ans de tournée... Résultat : un des albums de hard rock les plus vendus au monde... à raison !

(GIF) Live Shit : Binge and Purge (1993)  : Témoignage des concerts de Metallica de la période 1989-1993 : l’on y retrouve les 3 CD d’un concert à Mexico, et les vidéos des concerts à San Diego (tournée Black Album) et à Seattle (tournée Justice). Epatant mais onéreux.

(GIF) Load (1996)  : Le premier disque de Metallica après 5 ans d’absence. Le groupe a changé. On apprécie moyennement les cheveux courts, les cigares et les caprices de rock stars. La musique a changé. Du rock lourd, mais plus du metal. Dommage car les compos ne sont pas fondamentalement mauvaises.

(GIF) ReLoad (1997)  : Tout est dit dans le titre. C’est un Load bis : les chansons qui avaient été laissées de côté sur Load se retrouvent sur sa suite. Au final, on y trouve du bon ("Fuel"), du mauvais ("The Unforgiven II"), et du pire ("Low Man’s Lyrics", "Where the wild things are")...

(GIF) Garage, inc (1998)  : Double CD de reprises : le premier a été enregistré à l’occasion de la sortie de l’album, tandis que le second regroupe des covers issus des B-sides ou du Garage Days Re-revisited. Un bon point pour la chanson "Turn the Page".

(GIF) S&M (1999)  : Le concert symphonique, un caprice de rock star ? Oui, non, peu importe, car le résultat est fantastique ! Un bémol cependant : il manque quelques uns des plus gros tubes de Metallica, comme "Sanitarium", "Fade to Black" ou "The Unforgiven"...

(GIF) St. Anger (2003)  : On est content de retrouver Metallica, car il s’en est fallu de peu pour que tout s’arrête. St. Anger rompt radicalement avec Load/ReLoad. Mais à trop vouloir faire dans le bourrin et le non-conventionnel (pas de solo de guitare), Metallica s’y répète un peu. Le son de la batterie laisse également à désirer : dommage ! Voir la critique de l’album sur Artélio.


Archéologie des line-up

James Hetfield en 1986 (JPEG)Membres actuels :
 James Hetfield (chant, guitare) - depuis 1981
 Kirk Hammett (guitare) - depuis 1983
 Lars Ulrich (Batterie) - depuis 1981
 Rob Trujillo (Basse) - depuis 2003

Membres passés
 Jason Newsted (1986 - 2001) - Basse
 Cliff Burton (1982 - †1986) - Basse
 Dave Mustaine (1982 - 1983) - Guitare
 Ron McGovney (1982 - 1983) - Basse
 Lloyd Grant (1981 - 1982) - Guitare

par Antoine Canard
Article mis en ligne le 28 mai 2004

[1] Le thrash metal, à ne pas confondre avec le trash rock, est un sous-genre du heavy metal, apparu aux Etats-Unis au début des années 80, et dont les porte-étendards furent Metallica, Megadeth, Slayer, Anthrax et Exodus.

[2] Dave Mustaine, éjecté de Metallica à cause de son agressivité et de son penchant gênant pour les substances illicites, fit son chemin dans le heavy metal en fondant un groupe également devenu célèbre : Megadeth

[3] Décerné à Jethro Tull, un groupe qui de toute manière n’avait rien à faire dans la catégorie "metal". Metallica apposera alors sur son disque un sticker "Grammy Award Losers". L’année suivante, lorsqu’on leur décernera finalement le Grammy, ils remercieront très ironiquement Jethro Tull de ne pas avoir sorti de nouveau disque...

[4] Avec la collaboration du chef d’orchestre et compositeur Michael Kamen (à l’origine de nombreuses BO, dont celle de Robin Hood)

[5] Jason Newsted ne partageait pas l’opinion de ses bandmates sur Napster, et l’avait déclaré à plusieurs reprises. En outre, il avait monté plusieurs side projects, dont Echobrain, ce que ne tolérait pas James Hetfield.

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