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Onirisme et imaginaire fantastique dans la musique black metal

La recherche des ténèbres infinies est l’un des concepts sous-tendant toute la production black metal. On ne cherche pas un ailleurs meilleur mais un ailleurs pire. Les ouvrages et légendes laissant place à cet ailleurs sont "dévorés" par les fans et régurgités en musique. Le Seigneur des anneaux est avec la Bible l’ouvrage le plus lu dans le monde ; il est aussi le plus repris dans le black metal et le metal en général. Entré dans le patrimoine littéraire de l’Humanité, il est reconnu entre mille comme le précurseur des livres d’héroïc fantasy. La description de son monde est si dense et épique que les blackists pour la plupart en sont fascinés...


L’imaginaire de Tolkien, sa symbolique tronquée et le symbolisme catholique caché

Le Seigneur des anneaux est donc l’œuvre littéraire la plus reprise dans le black metal et le metal en général. A commencer par Burzum de Vikernes, Summoning en Autriche, Naglfar, Amon Amarth en Suède, Isengard, Gorgoroth en Norvège, Morgoth, Valar en Finlande, Balrog en France.

Tolkien décrit de manière très subtile et très évocatrice le royaume des Ténèbres dans son épopée, et c’est celui-ci qui a inspiré bon nombre de blackists pour leur patronyme et leur image sombre. Nous allons voir toute l’importance qui y est liée dans le black metal. Voilà une notion aussi importante que la musique elle même puisque c’est ce qui confère à celle-ci sa noirceur. La densité du concept de Mordor (les Ténèbres de Tolkien) a séduit les musiciens car ils y voient le monde sombre qu’ils idéalisent quand ils rêvent à leur musique. Ils touchent ce rêve l’espace d’une phrase, d’un paragraphe du génie littéraire Tolkien. Comme le dit Balrog, du groupe Balrog, "J’adore l’œuvre de Tolkien pour l’univers fantastique qu’il a créé. Il me paraissait logique de choisir le nom d’une de ses créatures, et tant qu’à faire, l’une des plus sombres."

(JPEG) Le logo de Summoning tel que l’on peut le voir sur Minas Morgul, comme sur toutes les autres œuvres du groupe, illustre cette aura ténébreuse que véhicule Tolkien pour les blackists. Il s’agit d’un pentagramme inversé, symbole du satanisme. Ici réside pourtant un paradoxe non négligeable, car pour un fin thuriféraire, cela équivaut à une hérésie. En effet, la symbolique de Tolkien est foncièrement et "profondément catholique" selon les mots de Tolkien lui-même ! Comme l’expliquent et le développent les exégètes, le royaume créé par Tolkien est une vaste et complexe allégorie chrétienne. Tolkien était un fervent catholique croyant et pratiquant, ses influences religieuses et son amour pour l’imaginaire transparaissent dans Le Silmarillion et dans Le Seigneur des anneaux.

En se penchant sur la vie de Tolkien, on se rend compte qu’il était non seulement catholique pratiquant, mais aussi que sa mère Mabel avait abandonné la confession anglicane pour adhérer au catholicisme, renforçant ainsi l’aura catholique au sein de sa famille. Sa foi ardente transparaît en filigrane, de manière implicite dans le déroulement de l’épopée que constitue Le Seigneur des anneaux. En aucun cas Tolkien n’a voulu faire de son œuvre un exposé catéchétique ou une apologétique de la foi chrétienne. N’oublions pas que Tolkien était un philologue averti, faisant toujours référence aujourd’hui, et qu’il avait une connaissance approfondie des cultures scandinave et nordique, ce qui reste une des qualités les plus marquantes dans son œuvre. Soulignons également que seul un fin connaisseur de la Bible et de la théologie chrétienne pourrait découvrir le côté implicite de l’œuvre, clairement théologique. Car Tolkien ne procède pas par exposé dogmatique mais par petites touches qui, soit dans le récit de l’action, soit dans la littéralité de l’expression, démontrent la prégnance évangélique de son projet. Tolkien ne résume pas son œuvre à une lutte entre le Bien et le Mal : les démons ou les êtres maléfiques peuplant la trilogie suprême ne sont pas des entités initialement maléfiques ou négatives. Ce sont des êtres dévoyés mais qui souvent étaient, à l’origine, des hommes, des elfes, des nains devenus diaboliques de leur propre volonté ou à cause des tortures qu’on leur a infligées.

Ainsi pour Tolkien, on ne naît pas foncièrement mauvais mais on le devient sous la pression des circonstances, ou par suite, la plupart du temps, de l’influence négative d’autres êtres. Soulignons que cela correspond parfaitement à la conception biblique. L’exemple le plus flagrant est donné par le récit du péché originel d’Adam et Eve (le livre de la Genèse). De même, Satan n’a pas toujours été mauvais. Avant d’être Satan il s’appelait Lucifer, l’ange porteur de lumière, déchu suite à sa révolte contre Dieu. On peut retrouver cela dans le catéchisme de l’Eglise catholique. Egalement, Sauron aussi appelé "l’ennemi" en tant que chef du royaume des Ténèbres (Mordor) peut être considéré comme un Satan biblique transfiguré. De même, dans les premières œuvres de Tolkien, nous apprenons que les orques, monstres démoniaques et sanguinaires, étaient à l’origine des elfes, ces derniers pouvant ainsi s’apparenter aux anges de la Bible. Quand on sait que les elfes sont les êtres les plus lumineux et les plus avisés de toutes les races des Terres du Milieu, Tolkien ose l’impensable : envisager que des personnes ayant atteint un degré de développement spirituel et culturel aussi élevé que les elfes puissent devenir à leur tour maléfiques.

(JPEG)Dans l’œuvre elle-même, le christianisme n’apparaît explicitement qu’à de très rares occasions, mais notons qu’elles sont particulièrement significatives. "(...) et il continue à vivre, à vivre, sans jamais paraître d’un jour plus vieux, Dieu le bénisse !" Ces expressions usuelles, comme "Dieu merci" ou "Mon Dieu", sont les seules marques explicites de la confession de l’auteur. Leur facture montre clairement que les Hobbits sont monothéistes.

Le paradoxe apparaît donc ici dans toute son ampleur : les groupes de black metal ayant repris Tolkien semblent être dans l’erreur profonde. En y réfléchissant, accoler le satanisme à cet imaginaire semble le dénaturer totalement. Mais en réalité, les blackists paraissent ignorer tout à fait cette allégorie chrétienne chapeautant Le Seigneur des anneaux. On peut penser qu’ils sont les victimes des poncifs véhiculés depuis la sortie du livre. Les lecteurs et les spectateurs du Seigneur des anneaux se doutent-ils qu’ils font de la théologie sans le savoir ? Roman fantastique, d’initiation, néo-païen... Tout et le contraire de tout a été dit sur cette œuvre unique en son genre. Mais certains ne savent toujours pas que, selon les propres mots de son auteur, il s’agit d’"une œuvre profondément religieuse et catholique".

(JPEG)Comme le démontre Irène Fernandez [1], une incompréhension du symbolisme propre au Seigneur des anneaux a hanté les lecteurs et les hante encore aujourd’hui. Les musiciens, travaillés par le religieux, s’y sont laissé séduire plus ou moins consciemment, comme le démontrent les paroles de Balrog : "Je ne savais pas explicitement que Tolkien faisait partie de cette secte mais je dois reconnaître que sa conception du combat entre la lumière et les ténèbres est typiquement judéo-chrétienne. Ceci dit il y a une différence entre l’idéal du bien dans le monde fictif de la Terre du Milieu et ce même idéal transposé dans notre pitoyable monde réel. En effet, la Terre du Milieu est peuplée d’êtres objectivement bons (les elfes et certaines autres créatures) ou mauvais (les orques, les trolls, les Balrog etc...). Ces créatures à elles seules donnent un sens à cette idée du bien contre le mal. Les humains, dans la vraie vie comme dans l’œuvre de Tolkien, sont entre les deux. Je ne crois pas à un mal absolu ou à un bien absolu dans le monde réel, les choses sont plus mitigées à mon avis et ce qui paraît bien d’un certain point de vue a toujours un aspect négatif vu d’ailleurs."

La tendance agnostique des blackists a pu, semble-t-il, leur faire relever le bien et le mal du christianisme dans Tolkien. Mais pour ce dernier, ces notions sont bien plus complexes que pour la Bible. Les musiciens ressentent une prégnance de cet ouvrage chez Tolkien. "Pour conclure sur Tolkien, je dirais que son œuvre est une belle fiction qui raconte une lutte fictive entre un bien fictif et un mal fictif, ce qui me rappelle un peu la Bible, sauf que les livres de Tolkien sont beaucoup moins ennuyeux à lire." (Balrog) Leur indépendance de pensée se traduit ici encore. Ils puisent dans ce monde d’héroïc fantasy ce qui les attire - les descriptions des ténèbres - sans se soucier du contexte général.

(JPEG) "Le monde de Tolkien est fictif et j’ai toujours entendu dire, qu’au contraire, Tolkien voulait que cela reste un conte de fées - certes très élaboré - et non un support de propagande quelconque (politique ou religieuse)." (Balrog) Comme il est pour le moins difficile de savoir si tous sont au fait de ce symbolisme catholique caché, on peut tout au moins en tirer des enseignements fort instructifs. En fin de compte, les blackists renversent le monde de Tolkien, ne véhiculant que sa face obscure, tout comme ils renversent la Bible. Inconsciemment, ils paraissent avoir admis les contours chrétiens du Seigneur des anneaux pour lui faire subir le même sort : devenir une ode au mal et à l’enfer, à la damnation éternelle. Ce magnat de l’inversion se retrouve ici par conséquent. Encore et toujours nos musiciens sont les défenseurs, les guerriers des causes qui font horreur, des entités qui font peur au commun des mortels. Alors que l’humain lambda, quand il est projeté dans l’univers de Tolkien, s’imaginera affublé de la tunique de Frodon ou d’Aragorn, fiers héros de la cause du Bien, les blackists, eux, enfileront toujours l’uniforme de l’orque monstrueux, vil, répugnant ou de Gollum, le premier détenteur de l’Anneau qui, d’un bon hobbit, l’a transformé en monstre visqueux voué à l’Enfer intemporel.

Si Summoning applique un pentagramme inversé sur l’imaginaire de Tolkien, c’est pour mieux le retourner et faire entrevoir au fan toute la puissance des "Grandes Ténèbres" de cette héroïc fantasy. Pour les artistes, elles symbolisent leur lieu de résidence dans l’autre monde.

Le vampirisme, Cradle Of Filth et les succubes, une passerelle avec le gothic

Le monde est décidément petit dans la sphère occulte qui alimente le black metal. Si la figure de Satan se cache derrière celle du vampire, de Dracula dans l’imaginaire collectif, il est édifiant qu’il en soit de même dans la réalité. En effet Bram Stoker, l’auteur du Dracula qui a le plus marqué l’imaginaire collectif, était membre de la Golden Dawn, ordre où Aleister Crowley fit ses premières armes. Les deux hommes se connaissaient bien. Ainsi le satanisme lance une passerelle vers le fantastique non pas uniquement sur le plan de l’icône, mais également sur le plan factuel. Même si le Dracula de Stoker n’est pas Vlad Tepes, le vrai Dracula de l’histoire transylvanienne, Stoker a littérairement transfiguré un mythe : celui du vampire humain, buveur de sang. Le vampire a tous les attributs de Satan : immortalité, figure démoniaque, adversaire des chrétiens, il dort dans un cercueil... Ce qui matérialise cette imagerie démoniaque est sans aucun doute le sang, symbole occulte par excellence depuis l’Antiquité. Le sang, mais spécialement le sang versé, le sang qui dégoutte d’un corps immolé. Emblème des messes noires, du satanisme sadique, le sang est surtout l’emblème du vampire.

(JPEG) Dans leurs recherches de subversion fantasmagorique, les blackists se sont donc tournés rapidement vers cet imaginaire. Un exemple nous en est offert par le groupe de black metal qui a le plus de succès commercialement : Cradle Of Filth (berceau de fange), officiant depuis 1992. Celui-ci a, dans ses premiers temps, blasphémé de façon classique contre le christianisme, en usant par ailleurs de passages de la Bible, qu’il connaît parfaitement, pour mieux les tourner en dérision. Il a, dans un second temps, acquis un public non métalleux grâce à son imagerie vampiriste. De nombreux adolescents, fans des livres d’Anne Rice (Entretien avec un vampire dont fut tiré le film du même nom) ou du roman de Bram Stoker, se sont ainsi pris de passion pour ce groupe anglais alors qu’ils n’avaient pas d’affinités particulières avec le metal.

Les succubes sont des démons femelles de la démonologie chrétienne, soupçonnées de vautrer les hommes dans une luxure fatale. Les Anglais semblent fascinés depuis leurs débuts par ces entités qui incitent au péché de chair. Elles sont souvent associées à l’image de la comtesse Bathory. Celle-ci a joué un rôle primordial dans la constitution de l’imaginaire fantastique. Il ne fait aucun doute que la comtesse Bathory a été le prototype à la fois de Carmilla, du comte de Dracula et de tous les aristocrates vampires de la littérature d’imagination. Par exemple la chanson "The black goddess rises" (La noire déesse s’élève), de l’album Cruelty and the Beast (1998), illustre les multiples facettes d’une même succube :

"Je t’invoque, toi qui es sans naissance, entièrement féminine, pure prédatrice où demeure la conspiration et l’impulsion comme une chute tourmentée de la grâce. Je t’adore (...)/ Tu es la plus sombre Gabrielle ; Lilith qui chevauche l’étalon, tu es la pâle Hécate qui se lève de la Thessalie (...)/ Archange, piège la chair, exténue la plaie qui se résorbe, laisse les sans vies et brisés, ma bien-aimée... Viens à moi...Déesse noire, lève-toi...Viens à moi...Déesse noire, lève -toi(...)/ Ishtar, ma Reine, avance-toi vers moi et aide-moi à connaître mon avenir, de la maison des morts ; que dans la libération de mon immortalité je puisse pourfendre leur nazaréen. Ah...les mensonges...le Juif...Je tuerai pour toi."

(JPEG)La formation anglaise multipliera les pochettes représentant ces succubes buvant le sang d’autres "femelles" avec des clichés érotico-fantastiques. Cette alliance entre le sexe et le fantastique (qui ne figure pas sur Cruelty and the Beast mais sur des albums antérieurs) véhiculait une atmosphère libidineuse. Le groupe accolait donc sur sa musique un mélange esthétiquement très soigné de dépravation et de fantastique se voulant très accrocheur. Tout comme bon nombre de gothiques se proclament "les nouveaux romantiques", les blackists ont pour certains une vraie appétence pour la période romantique et ses œuvres artistiques et littéraires. Une fascination pour ce qui a trait au XIXème siècle pouvent s’extérioriser par des démarches et des tenues vestimentaires à base de jabot par exemple même si cette mode est bien l’apanage des "goths". Or on note une propension du groupe anglais à emprunter à cette imagerie gothique quelque peu précieuse, de par ses covers particulièrement soignés et son concept vampiriste. Certains qualifient d’ailleurs leur musique de "black gothic". Cela dénote les passerelles pouvant exister entre les deux mouvements qui ont comme point commun l’attrait pour le sombre et l’onirisme.

Ainsi les gothiques se retrouvent souvent dans les concerts du groupe. La tendance actuelle est d’ailleurs à une fusion entre ces deux courants musicaux. De plus en plus de blackists écoutent du gothic, ou inversement, et le style gothic black ou black gothic est en plein développement. C’est tout du moins ce que l’on peut constater en s’entretenant avec les fans et les musiciens. Pourtant Cradle Of Filth est loin d’être un groupe fédérateur tant les true blackists fulminent contre lui. Le principal reproche est le manque d’imagination du groupe qui reprend toujours l’imaginaire à la mode. Le vampirisme de la comtesse Bathory a été repris à bras ouverts, tout comme HP Lovecraft et ses mythes de Chtulhu. Dani Filth, le leader, a repris l’écrivain dans les albums de la formation (voir la compilation Lovecraft and Witch Hearts, Music For Nations, 2001). Par ailleurs le groupe a multiplié les sorties de bootlegs, de live, d’inédits, de version agrémentées... ce que les fans interprètent comme des manifestations purement commerciales.

(JPEG)Il nous fallait exposer ces griefs car ils forment la plupart des "coups de gueules" des fans qui retombent néanmoins dans un autre travers : critiquer pour la mode de critiquer. Car il y a une mode de critiquer Cradle Of Filth tout comme il y a une mode de défendre le true black metal même quand il est un énième plagiat de Darkthrone (groupe fondateur du "vrai black metal" selon les fans de la vieille école). A ce titre, ce groupe anglais alimente d’une façon extraordinaire les débats et la vie de la socialité black metal française, à tel point que le groupe semble aussi connu pour sa musique que comme groupe commercial à abattre. Néanmoins un style a été créé par le groupe : le Horror Metal, en droite ligne avec les films d’horreur. Ce style est basé sur une grande théâtralité avec des concerts singulièrement mis en scène. Tel est le cas du groupe Notre Dame et son album Le Théâtre du vampire - le combo n’étant pas français mais suédois. Il cède ainsi volontiers à cette sonorité de la langue française rappelant la période romantique et ses figures littéraires jadis au centre de l’Europe.

En guise de conclusion...

Les imaginaires satanique, néo-païen et fantastique forment la plus grande partie de l’imaginaire du black metal international, tout comme pour le black français. A ce titre on ne peut faire de différence ni cerner de particularisme français, voire européen. Notons l’existence d’un jeune groupe français, Darvulia, qui est très proche du vampirisme au moins sur son patronyme puisque Anna Darvulia était la maîtresse de maison de la comtesse Bathory. La légende raconte que c’est elle qui aurait incité la noble à sacrifier les jeunes filles, et qu’elle l’aurait aidé à mener ses sanglants méfaits. La réalité est bien confuse sur ce point. Mais Darvulia ou Cradle Of Filth ne s’en préoccupent guère, seule la légende est génératrice d’imaginaire.

Les écoles du black sont complètement transnationales, seule compte d’une manière générale l’Europe païenne ou le satanisme philosophique, ou encore le christianisme inversé. Le néo-paganisme a tendance à prendre le pas sur le satanisme ces derniers temps, ainsi que les odes et glorifications de la nature ténébreuse. Celle-ci semble plus riche conceptuellement pour les musiciens que le satanisme blasphématoire.

Il est remarquable que tous les imaginaires du black soient très proches idéologiquement. Tolkien a, par exemple, une grande préoccupation écologique dans ses œuvres avec des arbres qui parlent, qui se meuvent. Il se rapproche par ce biais du matriarcat de la nature rassemblant les néo-païens. Son anneau est aussi une reprise de l’anneau d’Odin. Ces derniers temps, vu les paradoxes qui animent les écoles païennes et satanistes, de nombreux musiciens cherchent d’autres horizons conceptuels : ils se tournent vers cette nature vierge et glaciale qu’ils spiritualisent, ou encore vers un imaginaire industriel et froid.

Selon Baalberith, "Avec cette ouverture conceptuelle du black metal, on peut constater qu’il n’est pas impossible de s’affranchir de ces deux concepts, sataniste et païen, et traiter de sujets différents, mais qui restent dans la droite ligne extrême et mystérieuse du black metal. Je crois à ce sujet que Mystic Forest est un bon exemple d’originalité à la fois musicale et conceptuelle."

Une nouvelle religiosité typique du phénomène apparaît alors en totale dévotion pour "l’Art Black Metal". Des concepts moteurs l’animent, lui sont indissociables, car ils lui confèrent un puissant background mystique et religieux qui rythme la vie des musiciens et des fans.

par Nicolas Walzer
Article mis en ligne le 26 mars 2006

[1] l’auteur de Et si on parlait du Seigneur des anneaux, Presses de la Renaissance, 2002

Nicolas Walzer est co-auteur du premier ouvrage sociologique sur le metal. Il s’intitule La Religion metal : première sociologie du metal.

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